Actualité de la pêche en France et en Europe : Janvier 2015



Mois de Janvier 2015

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Suite de la revue de presse : Février 2015

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Le 31 Janvier 2015

Pêche : gros retard de la France pour utiliser les fonds européens

Les pêcheurs français ne peuvent toujours pas bénéficier du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (Feamp). En cause : l’État n’a pas encore transmis à la Commission européenne son programme opérationnel décrivant la manière dont il compte utiliser ces fonds.

Source : Le Marin

Le Feamp est entré en vigueur en mai 2014, avec une belle enveloppe française négociée à la hausse par Frédéric Cuvillier, alors ministre chargé de la Pêche : 588 millions d’euros pour 2014-2020. Mais le choix réalisé en France de découpler la gestion des fonds entre État et régions a compliqué la donne : partage des compétences entre les échelons national et régional, partage de la somme entre ces deux échelons, mais également partage de la somme entre conseils régionaux, puis définition de l’utilisation des enveloppes au sein de chaque conseil régional… C’est long !

Le 28 octobre, tout ce monde était parvenu à un accord sur les enveloppes. Il restait aux régions à définir l’utilisation de leurs fonds. Et l’État annonçait alors une transmission à Bruxelles du programme opérationnel « avant l’hiver ». Mais les régions s’estimant mal loties continuaient à plaider leur cause : Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire... Et toujours pas de programme opérationnel… Tandis que les pêcheurs s’impatientent, par exemple à La Réunion.

Suite : Le Marin

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Le 30 Janvier 2015

L'incroyable résurrection du chantier naval CMN à Cherbourg


Le chantier naval CMN basé à Cherbourg a réalisé un chiffre d'affaire de l'ordre de 100 millions d'euros en 2014... Il présentera au salon Euromaritime le Longliner 42, un nouveau modèle de palangrier de 42 mètres.

Source : La Tribune par Michel Cabirol

Avec deux beaux contrats à l'export, CMN a remis le cap vers le grand large. Le chantier naval de Cherbourg, qui a renouvelé sa gamme de produits, pourrait être l'une des belles surprises de l'année 2015 à l'exportation. Entretien avec son Pdg, Pierre Balmer.

Tel le phénix qui renaît de ses cendres, CMN est, une fois de plus, revenu de nulle part... Peu de personnes, y compris en interne, ne croyait début 2013 aux chances de Constructions Mécaniques de Normandie de rester à flot. Pourtant le chantier naval basé à Cherbourg, une des filiales du groupe Privinvest Shipbuilding Group présidé par le propriétaire franco-libanais Iskandar Safa, est aujourd'hui toujours bien là. Et plutôt en bonne forme. CMN, qui emploie actuellement 320 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires en 2014 "de l'ordre de 100 millions d'euros", confie à La Tribune le Pdg de CMN, Pierre Balmer. Contre environ 30 millions d'euros en 2013.

Une résurrection qui doit beaucoup à l'obtention d'un très beau contrat export évalué à 200 millions d'euros... au Mozambique, en septembre 2013. Un pays improbable pour l'industrie d'armement française mais pas impossible pour CMN et son discret propriétaire. Le président du Mozambique, Armando Guebuza, qui est venu à Cherbourg en septembre 2013 avec François Hollande, a offert à son pays 24 bateaux de pêche (dont 21 palangriers), trois intercepteurs de 32 mètres de type HSI pouvant atteindre la vitesse de 45 nœuds, et enfin, trois patrouilleurs trimarans de 42 mètres de la classe Ocean Eagle.


80% des bateaux de pêche ont été livrés

Grâce au Mozambique, "l'année 2014 a été très chargée sur le plan industriel", souligne Pierre Balmer, qui montre les photos de la première pêche (dorades, thons rouges, espadons...) réalisée début décembre par les bateaux de pêche livrés à Maputo. "Nous avons travaillé 1.000 tonnes d'acier en six mois", précise-t-il. Fin décembre, 80 % des bateaux de pêche ont été livrés au Mozambique. Sur les 24 commandés par le pays est-africain, 8 ont été construits à Cherbourg et 16 ont été sous-traités en Roumanie.

Dans les immenses nefs du chantier, qui abritaient avant la Seconde Guerre mondiale une chaîne d'assemblage d'avions de combat de l'industriel et fondateur en 1956 de CNM Félix Amiot, des ouvriers travaillaient encore fin décembre sur un bateau de pêche, un intercepteur HSI et deux patrouilleurs trimarans à destination du Mozambique, dont un va être mis à l'eau le 15 janvier pour plusieurs semaines d'essais. Ce sera le premier bâtiment livré à un Etat depuis octobre 2011, année de livraison de la corvette lance-missiles Baynunah achetée par les Emirats Arabes Unis et réalisée à Cherbourg dans le cadre d'une commande de 6 corvettes. Les cinq suivantes ont été fabriquées par le chantier Abu Dhabi Shipbuilding (ADSB), conformément au contrat signé. La commande mozambicaine doit être totalement livrée dans le courant de cette année, précise Pierre Balmer.

Un véritable tour de force car la plupart des ouvriers de CMN étaient encore au chômage technique à la fin du premier semestre 2013. "Nous avons redémarré le chantier à la fin de l'été 2013 et remis les ateliers au travail courant octobre, explique Pierre Balmer. Le chantier a montré qu'il était prêt et capable de relever ce challenge industriel". Par exemple, CMN a requalifié 28 salariés pour travailler dans une nouvelle nef de préfabrication sur l'aluminium, le matériau de base des nouveaux intercepteurs HSI.

De l'activité jusqu'en 2016

Déception dans les énergies marines renouvelables (EMR)

Un futur relais de croissance?

Quelles sont les raisons de la renaissance de CMN ?

Des bâtiments qui collent à la contrainte budgétaire des États

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Dans le marin du 30 janvier 2015, La flotte de pêche européenne plus rentable et moins énergivore


En moyenne, les profits s’améliorent pour les pêcheurs européens, qui consomment de moins en moins de carburant. C’est que constate le CSTEP (Comité scientifique, technique et économique de la pêche) dans son rapport annuel économique sur la flotte de pêche européenne, publié ce lundi 19 janvier. Pour en savoir plus : Le Marin


Communiqué de la Commission européenne (avec le lien pour télécharger l'étude) : EU fishing fleet increasingly profitable and fuel efficient

Les autres sujets du marin :
Débarquements : La belle année de Boulogne,
Extraction de sable : La Can recule face aux opposants,
Rejets. Le parlement a réussi à introduire des garde-fous,
Formation. Nouveau cursus pour les mécanos à la pêche,
Merlan bleu. Les négociations avec la Norvège échouent,
Merlu. Un chalutier espagnol dérouté à La Rochelle,
Gestion du bar : Des aides aux arrêts, 
Haute mer. Accord historique en vue ?
Cotentin. Les câbles de la discorde,
Les ostréiculteurs traditionnels défendent au Sénat l'étiquetage obligatoire des huîtres,
Euromaritime : Tous au salon,

Lire le marin dans le kiosk

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Le 29 Janvier 2015

Pêche. Du matériel qui a la cote !


Source : Le Télégramme par Jacques Chanteau

Régulièrement, le P-DG innove et investit dans de nouveaux matériels. Plutôt discrète, l'entreprise landivisienne AMO équipe bon nombre de coquilliers et de chantiers ostréicoles. Sa clientèle va de Noirmoutier à Boulogne, et même jusqu'en Croatie, au Mexique...

Nichés dans la zone du Fromeur, route de Sizun, à Landivisiau, les Ateliers mécaniques de l'Ouest (AMO) se hissent en tête des fournisseurs de filets et de dragues à coquilles Saint-Jacques. Idem pour les crochets ostréicoles. À la barre de cette société : Philippe Quéré, qui emploie six métalliers soudeurs. À partir des bobines d'acier livrées dans l'entreprise, les employés fabriquent des dragues et des filets, destinés à la pêche à la coquille Saint-Jacques. D'un poids variant de 48 kg à 67 kg, 3.000 à 4.000 filets sortent annuellement des ateliers. Le personnel conçoit également des crochets (plusieurs milliers par an) pour maintenir les poches d'huîtres sur les tables ostréicoles. Des crochets réputés pour leur résistance à l'eau de mer.

Illustration : Drague à coquille avec ressorts et dents interchangeables (Ateliers mécaniques de l'Ouest (AMO))

La drague anglaise

Jusqu'à présent, la société landivisienne produisait des dragues bretonnes (1,80 cm/2 m). Les pêcheurs de coquilles Saint-Jacques pouvaient en dresser deux par bateaux. Mais, actuellement, l'entreprise change de cap et produit des dragues anglaises (500 € l'unité), équipées d'amortisseurs. « Plus petites (80 cm de large), elles offrent un meilleur rendement et sont plus sûres, car le risque d'accroche est bien moins élevé », explique Philippe Quéré. Les pêcheurs peuvent en installer quatre à seize sur leurs bateaux.

Cinq cents bateaux

Les indépendants et le réseau des coopératives maritimes de France constituent la clientèle d'AMO. Au total, le P-DG estime qu'environ 500 bateaux sont équipés de filets et de dragues confectionnés sur la zone du Fromeur. À noter que 5 à 10 % du chiffre d'affaires (800.000 €) d'AMO proviennent de l'export. L'entreprise nord-finistérienne vend ainsi des crochets en Irlande, au Portugal, en Croatie, au Mexique...

« Un choix de vie »

Déchets nucléaires, Ifremer...

« Rester prudent »

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Le 28 Janvier 2015

Manche : Les pêcheurs en colère, leurs zones de pêche se réduisent



Reportage de Stéphanie Potay et Claude Leloche avec l'intervention de Daniel Lefèvre, président du Comité Régional des Pêches

Source : France 3 Basse-Normandie Par Sabine Daniel

Trois nouvelles zones d'installation d'éoliennes Off Shore viennent d'être identifiées pour un appel d'offre dans la Baie de Seine et la Manche. Les pêcheurs bas normands s'insurgent leurs zones de pêche sont encore réduites d'autant.

La colère gronde chez les pêcheurs bas-normands qui voient leurs zones d'exploitation se réduire au fil des projets industriels, environnementaux et récemment ...éoliens.

Les câbles sous-marins qui relieront le Cotentin aux Iles Anglo-normandes et au Sud de l'Angleterre. Bref, autant de dossiers irritants sur lesquels les responsables professionnels bataillent ferme.

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Le 27 Janvier 2015

Pourquoi ne pas développer une offre de sushis à base de poissons issus de la pêche fraîche locale...

Sushi story, le corner d’Auchan Côte d’Opale
              

Depuis octobre dernier, la société Traiteur côté mer ouvre une nouvelle page de son histoire. Créée sur le port de Boulogne-sur-Mer par Alain et Guillaume Ducamp, responsables d’Océan Délices, pour développer une gamme sushi LS, l’entreprise a ouvert un corner chez Auchan Côte-d’Opale.


Source : pdm-seafoodmag par Benoit Lobez

Cinquante références de sushis frais « fabriqués du jour » y seront proposées au gré des saisons. Les clients d’Auchan pourront s’offrir à l’unité ou en plateau des makis au saumon, thon, crabe ou avocat, des nigiri sushis au saumon, flétan, poulpe, haddock et surimi ainsi que des spring rolls poulet, saumon ou végétarien. Les prix varient de 0,70 € l’unité pour un maki, à 1,40 € le nigiri sushi. Comme pour convaincre les plus réticents à déguster du poisson cru, Sushi Story leur propose des sushis sucrés. Mais toujours de l’ultra-frais et une date limite de consommation qui ne dépasse pas 48 heures.

Pour autant, les sushis ne sont pas fabriqués sur place, dans le magasin d’Auchan. Ce dernier sera approvisionné par Traiteur côté mer tous les jours. De 1h à 10h du matin, la vingtaine de salariés de l’entreprise fait émerger les bouchées gourmandes des ateliers de Capécure. Avant les fêtes de fin d’année, la production a atteint les 60 000 sushis par jour.

Pour étendre sa zone de chalandise, l’entreprise souhaite développer une gamme surgelée. Et pour s’imposer à l’étranger, pourquoi ne pas développer une offre de sushis à base de poissons boulonnais, « de maquereaux ou de dorades issus de la pêche locale », indique Alain Ducamp. Pour l’heure, le saumon vient de Norvège, le thon de Corée ou d’Inde, la crevette de Thaïlande.

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Un remake de Arte !

Surpêche - la fin du poisson à foison



Arte - mardi 27 janvier à 20h50 (62 min)

Rediffusion mercredi 28.01 à 8h55

Rediffusion lundi 09.02 à 8h55

La croissance exponentielle de la pêche comporte de terribles conséquences pour les écosystèmes comme pour les populations. De la mer à l’assiette, cette enquête dévoile la face sombre de cette industrie et met en évidence la chaîne de responsabilités économiques et politiques à l'origine de ce désastre.

Depuis des dizaines d’années, une armada de bateaux sillonne sans interruption les mers du globe. La pêche toujours plus intensive des poissons nuit à la biodiversité. Selon les spécialistes, cette surpêche se pratique sur 90 % de la Méditerranée, tandis que 40 % des espèces de poissons du nord-est de l’Atlantique sont menacées. Les systèmes de quotas ou les subventions accordées par l’Union européenne (UE) contribuent à cette situation, comme le concède Maria Damanaki. Cette commissaire aux Affaires maritimes et à la Pêche a récemment mis sur pied une réforme contre cette surexploitation des ressources. Mais les mesures de l’UE  suffiront-elles, quand une grande partie du poisson consommé en Europe vient d’Asie ou d’Afrique ? Les ONG dénoncent les conditions déplorables qui règnent dans l’aquaculture des pays en voie de développement. Sur la côte ouest de l’Afrique, la pêche illégale fait rage, privant les petits exploitants de leurs moyens de subsistance, tandis que de nombreuses entreprises imposent à leurs employés des conditions de quasi-esclavage. De la mer à l’assiette, cette enquête dévoile la face sombre de cette industrie et met en évidence la chaîne de responsabilités économiques et politiques à l'origine de ce désastre.
 
Pour plus d'informations : Thema sur Arte

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Production maximale équilibrée dans la gestion des pêches



Audition publique

Commission de la pêche du Parlement européen

Lundi 23 février 2015

Bruxelles - 15h à 18h30

Télécharger Ici le programme

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Le 26 Janvier 2015

Les Prud’hommes pêcheurs de Méditerranée veulent se fédérer


Lors de la Journée Mondiale des pêcheurs artisans (1) célébrée le 28 novembre dernier à Sanary (2), les Prud’hommes présents, issus d’une quinzaine de Prud’homies (3), se sont réunis autour d’un projet de fédération des prud’homies. Après un débat de 2h, il a été décidé que cette union serait actée lors d’une assemblée générale qui se déroulerait à la rentrée 2015 (4), une fois les élections prud’homales passées.

Source : L'Encre de Mer

Lors des débats, il est apparu que le point essentiel concernait la polyvalence des pêcheurs.

- Ce qui fonde la rentabilité des pêcheurs aux petits métiers, c’est leur polyvalence pour la pratique de techniques artisanales, sélectives. Cette polyvalence leur permet de valoriser une grande diversité d’apports sur les marchés locaux, et de préserver la richesse des zones littorales en alternant la pression exercée sur les espèces et les zones. Par la limitation des engins (longueur de filets et de palangres…) et la réglementation des usages, la gestion prud’homale incite les pêcheurs à la polyvalence et la renforce. Enfin, cette polyvalence permet aux pêcheurs de s’adapter, au jour le jour, aux variations de la ressource et de la demande, ainsi qu’à d’éventuelles avaries techniques (senne de plage, pêche à pied, récolte en plongée…).

- La Politique Commune des Pêches en réglementant par métier et par espèce réduit de plus en plus cette polyvalence. Des espèces parmi les principales comme le thon rouge, l’anguille font aujourd’hui l’objet de plans de gestion, tout comme les petits engins trainants (senne de plage, gangui). La Commission européenne envisage d’interdire tous les filets dérivants jusqu’au sardinal destiné à la capture de sardines ou d’anchois, et à l’escombrière destinée au maquereau. Cela représente près de la moitié du patrimoine en filets pour le seul cas où ces filets pourraient capturer un thon ! D’autres métiers donnent lieu à des licences (pêche à pied…). Ces mesures tendent à « spécialiser » les pêcheurs qui détiennent des autorisations au détriment de l’ensemble des communautés de pêcheurs, elles rigidifient le système dans un contexte qui ne s’y prête pas. Nous sommes loin de l’Atlantique où les pêcheurs peuvent vivre de leur activité avec 3 ou 4 licences annuelles concernant quelques espèces relativement abondantes. Il est fréquent en Méditerranée qu’un pêcheur exerce 5 métiers différents pour « sauver » sa journée. Ainsi, en se basant implicitement sur une gestion de grands métiers et de techniques intensives, la PCP «fragilise» la petite pêche méditerranéenne et entrave son avenir. Elle n’est tout simplement pas adaptée à cette forme d’exploitation très artisanale de la côte (le plus souvent rocheuse) de la Méditerranée.


Il est fait la remarque que d’autres mesures ne concernent pas directement les techniques ou les espèces mais contribuent à fragiliser les entreprises de pêche en accroissant les contraintes administratives et les coûts. Par exemple, les pêcheurs doivent faire des dossiers pour le thon rouge, l’anguille, la senne de plage… La capture d’un thon rouge oblige à remplir 3 carnets : pour l’ICCAT, pour l’UE et pour la France. Dès lors que les apports sont livrés en voiture, même sur un marché local situé à 100 m du bateau, ils doivent faire l’objet d’un pesage préalable, sauf dérogation à remplir… Ces contraintes supportables pour de grosses entreprises entravent le déroulement de toute petite entreprise, constituée le plus souvent d’un patron seul embarqué, et ne disposant pas de moyens suffisants pour financer des prestataires de service.

Par ailleurs, il est à noter que les atteintes aux zones de pêche liées à des projets industriels, touristiques, militaires, ou d’aménagement littoral, ainsi que les pollutions qui peuvent en résulter, réduisent encore les marges de manœuvre des pêcheurs artisans. « Le rejet des boues rouges, c’est une bombe à retardement…. Depuis 90, on peut plus pêcher de coquillages dans nos lagunes, c’est déclassé… »

En conséquence, il s’avère important que les Prud’homies puissent s’unir pour défendre, dans le cadre de la PCP :
  • le fonctionnement d’entreprises de pêche, probablement parmi les plus artisanales de l’Union Européenne,
  • la polyvalence des pêcheurs qui est leur seul moyen d’adaptation en continu aux variations de la ressource et des marchés, et des aléas de leur entreprise,
  • la gestion prud’homale qui permet d’organiser, de soutenir et de promouvoir cette activité artisanale. A ce propos, il est noté l’intérêt de pouvoir réglementer au jour le jour : « Ce qui est magnifique, c’est que nos règlements puissent changer… » ou de pouvoir organiser finement l’activité des différents métiers sur des zones de pêche restreintes (postes de pêche en lagunes ou dans la bande littorale…).

Lors de l’assemblée générale constitutive, sera défini un programme d’actions. Plusieurs points sont évoqués:

Suite : L'Encre de Mer 

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Le 25 Janvier 2015

Énergies marines. Cela devient concret à Cherbourg

Un quai tout neuf, la première pierre d'une usine, l'extension de terre-pleins. Mine de rien, le projet se concrétise à Cherbourg.

Source : Ouest France par Thierry Dubillot

Le quai des Flamands sera bientôt livré. « Il ne reste plus que les enrobés à faire », note Philippe Deiss, nouveau directeur général de Ports Normands associés. L'allongement du quai aura coûté 40 millions d'euros. Un quai adapté aux colis lourds promis par le futur trafic éolien. Capacité : jusqu'à 20 tonnes par mètre carré. Le seul de ce type en France.

L'inauguration de ce nouvel équipement ne saurait tarder. Elle coïncidera avec la pose de la première pierre de la première des deux usines prévues pour la production de l'Haliade 150, cette éolienne géante construite par Alstom. Elle coïncidera aussi avec le début des travaux d'extension du terre-plein des Mielles, 60 ha gagnés sur la rade de Cherbourg et destinés à favoriser le développement de l'industrie hydrolienne.

500 emplois créés

Du concret donc en ce début d'année...

Nouveau projet de parc éolien en mer : Les pêcheurs en colère

Au large de Barfleur, en Baie de Seine, trois nouvelles zones sont proposées pour l'implantation d'un nouveau parc éolien en mer.

Les images de Claude Leloche, infographie de Charles Auvray :




Les pêcheurs de la côte Est du Cotentin sont en colère. Trois nouvelles zones situées en baie de Seine ont été identifiées et sont considérées favorables pour le développement d'un nouveau parc éolien en mer. Ils dénoncent une réduction inévitable de leur zone de pêche.

Source : France3 Basse-Normandie Par Christophe Meunier

La réaction de Daniel Lefèvre, président du Comité Régional des pêches de Basse-Normandie au micro de Stéphanie Potay :

Interview : EMR au large de Barfleur ?




Une concertation sera bientôt ouverte autour de ce projet.

Les pêcheurs de l'Est du Cotentin sont inquiets pour leur activité, ils craignent une nouvelle diminution de leur zone de pêche. 

Le Tréport : le projet d'éoliennes en mer fait des vagues

Source : Le Parisien par Isabelle Boidanghein | 22 Janv. 2015

« Le ton va se durcir, car ils ont choisi la meilleure zone de pêche. Ils ont écouté les pêcheurs de Fécamp et pas nous. Tout cela, c’est antiécologique. » Olivier Becquet, gérant de la coopérative de pêche du Tréport (Seine-Maritime), ne décolère pas. Mercredi 21 janvier, le projet de parc éolien offshore appelé les Eoliennes en mer de Dieppe-Le Tréport était présenté au conseil régional de Picardie en présence d’élus et de chefs d’entreprise.

« Ce projet suscite des curiosités, des interrogations, parfois des inquiétudes, mais il soulève aussi des espoirs et des attentes. Six mille emplois directs et indirects sont attendus », a souligné le président PS du conseil régional, Claude Gewerc, « enthousiaste » de voir se construire une filière industrielle française de l’éolien en mer. Le but étant de fabriquer des éoliennes 100 % françaises. Le parc pourrait donner du travail à une quarantaine d’entreprises.

Rappelons que le projet de 2 Mds€ porté par le consortium GDF Suez-Areva prévoit la mise en service vers 2021 de 62 éoliennes d’une puissance de 496 MW permettant d’alimenter 800 000 personnes : « Ce projet s’inscrit comme une montée de la transition énergétique. La filière a un gros potentiel », explique Jean-Baptiste Séjourné, président du conseil d’administration des Eoliennes en mer de Dieppe-Le Tréport.

Le projet, qui a eu l’aval du ministère de l’Ecologie, se situera à 15 km du Tréport, 16 km de Dieppe et 35 km de Saint-Valery-sur-Somme. Les opposants craignent des nuisances visuelles. Les hélices feront 180 m de diamètre et le parc s’étendra sur 91 km 2. Les taxes reversées seraient de 7,35 M€, dont 50 % aux communes (Mers-les-Bains, Cayeux…), 35 % pour des projets liés à la pêche et 15 % pour des projets de développement durable liés à la mer.

Des lignes d’éoliennes plus espacées pour permettre l’aménagement de couloirs de pêche sont prévues, mais cela ne satisfait pas les opposants, car le préfet maritime aura le dernier mot. Ils ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat. Selon Gérard Bilon, président de SOS à l’horizon : « Le parc va mettre en péril 250 emplois. Il faut que la zone soit déplacée. » Tous pourront s’exprimer lors du débat public qui se déroulera de la fin avril à la fin juillet. La décision du consortium interviendra fin décembre.

Retour sur les 3 dernières années d'éolien offshore sur les côtes françaises : RPA

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Le 24 Janvier 2015

Un sauvetage impressionnant filmé en haute mer


Source : Le Point

Les gardes-côtes britanniques ont diffusé des images du sauvetage de pêcheurs en perdition dans une mer déchaînée, au large de l'Écosse.

Ces images impressionnantes ont été dévoilées par des gardes-côtes britannique. On les voit en pleine opération de sauvetage, hélitreuiller trois hommes en haute mer.

Un bateau long de 23 m a été inondé à la suite d'une brèche dans la coque. Les pêcheurs écossais ont envoyé un signal de détresse mardi matin, plusieurs heures avant que leur bateau coule au large de l'île de Lewis mercredi. Deux des membres d'équipage ont réussi à trouver refuge sur un radeau de sauvetage avant que le navire ne coule, ils ont été secourus par un navire jumeau. Les trois autres membres ont été sauvés juste à temps, avant que le navire ne sombre totalement. Ils ont été hospitalisés pour hypothermie.

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Le 23 Janvier 2015

Rapport sur le renouvellement de la flotte de pêche


La flotte de pêche française vieillit (l’âge moyen des navires est de 23 ans, en métropole il est de 27 ans) et le nombre de navires neufs entrant en flotte chaque année est faible. Les moyens financiers requis pour faire construire de nouveaux navires sont élevés, d’autant que les aides à la construction de navires neufs sont interdites par le droit européen depuis plus de 10 ans. Le peu de construction neuves va de paire avec un moindre renouvellement des générations de pêcheurs.

Face à ce constat, le ministre de l’Économie et des Finances et le ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche ont saisi l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires maritimes (IGAM) par lettre de mission du 17 février 2014, pour qu’elles mènent une réflexion stratégique sur le renouvellement de la flotte de pêche et de formulent des recommandations.

Les inspections ont présenté leur rapport au Secrétaire d’Etat Alain Vidalies le 9 janvier 2015. Ce rapport préconise que l’effort soit concentré sur le segment des navires de 12 à 24 m, où les difficultés pour construire des navires neufs sont les plus importantes et le nombre de constructions neuves le plus faible. Il effectue des recommandations concernant les outils dont l’administration a la gestion. Il analyse les outils financiers à la disposition de la profession. Il met en avant également l’implication, déterminante, des pêcheurs dans la prise en main de leur avenir, dans l’évolution des armements à la pêche et la structuration de la filière pour dégager une meilleure rentabilité qui favorisera le renouvellement de la flotte.

Ce rapport sera présenté dans les semaines qui viennent aux responsables professionnels de la pêche afin que soient dégagées, dans la concertation, les axes de travail pour 2015.



Synthèse des Flottilles de pêche 2012 - Flotte Mer du Nord - Manche - Atlantique - Méditerranée

Ifremer - Janvier 2015

Ce document, onzième édition d’une série lancée en 2000, est une restitution globale des données collectées sur les flottilles françaises en 2013 sur l’année de référence 2012, dans le cadre du Système d’Informations Halieutiques (SIH) de l’Ifremer, et en particulier au travers de son réseau d’observateurs. Elle a pour ambition de présenter, de manière synthétique, l’activité de la flotte de pêche française (Mer du Nord – Manche, Atlantique et Méditerranée) à destination d’un public très large.


Synthèse par quartier, région et façade

Ces fiches de synthèse ont vocation à présenter la flotte de pêche française et son activité, par quartier maritime, région et façade.

Les indicateurs présentés correspondent à une photographie de la flotte de pêche au 31 décembre de chaque année. L'ensemble de l'activité annuelle d'un navire présent sur un quartier ou une région au 31/12 de l'année est présentée dans la fiche, y compris si le navire était rattaché à un autre quartier ou une autre région en début d'année.

Les informations relatives à la flotte proviennent essentiellement du fichier "Flotte de pêche Communautaire" (FPC) français. Les informations sur l'activité résultent du traitement des calendriers d'activité, reconstitués par enquête pour la totalité des navires recensés dans le FPC durant l'année de référence. Les données de production par espèce proviennent de deux sources : celles des déclarations de captures et d'effort de pêche des pêcheurs professionnels, issues des journaux de bord pour les navires de 10 mètres et plus et des fiches de pêche pour les navires de moins de 10 mètres, et les données de ventes (essentiellement des ventes en criée).

Les synthèses disponibles : Quartier,Région et Façade

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Le 22 Janvier 2015

Du Pays Royannais à la Baie de Lannion, l'extraction de sable fait des vagues

https://www.change.org/p/madame-segolene-royal-non-au-projet-de-concession-mini%C3%A8re-pour-l-exploitation-et-l-extractions-des-s%C3%A9diments-marins-granulats-et-sable-sur-le-banc-des-mateliers-%C3%A0-l-embouchure-de-la-gironde-entre-le-d%C3%A9partement-de-la-charente-maritime-et-la-gironde?just_created=true
L'avis favorable de la commission d'enquête sur le projet de concession minière à l'embouchure de la Gironde au "banc des Mateliers" fait réagir. En Pays royannais, la résistance s'organise contre l'extraction des sables. L'enquête publique s'était déroulée du 17 septembre au 17 octobre. Environ 250 personnes, associations ou collectivités ont émis des observations, quasi unanimement hostiles à ce projet, qui prévoit sur 30 ans d'exploitation l'extraction d'un volume annuel moyen de 430 000 m3 de graves et sables, dans une zone située au plus à 1 km de la Pointe de la Coubre, à La Palmyre. A noter que le seul avis favorable recensé parmi les contributeurs à l'enquête publique émane du conseil municipal du Verdon-sur-Mer (NDLR sur l'autre rive de l'estuaire de la Gironde !). Cliquer Ici pour signer la pétition "Non au projet de concession minière pour l'exploitation de sables à l'embouchure de la Gironde

En Baie de Lannion, le Peuple des dunes rameute ses troupes contre l'exploitation d'une dune sous-marine. Un projet d’extraction de sable, déposé par la Compagnie armoricaine de navigation (Can), filiale du groupe Roullier, prévoit de pomper 400 000 m3 – maximum – de sable coquillier par an dans la baie de Lannion, pendant 20 ans, sur une dune sous-marine située à environ 6,7 km de Trébeurden et 9,4 km de Locquirec (Finistère)... Des élus et une partie de la population s'y opposent. La décision du ministère de l'Économie est imminente.

Jusqu'en 2013, la Can exploitait du maërl. Or, en septembre 2013, l'Europe a interdit l'extraction de ce sable constitué par deux espèces d'algues, afin d'éviter la destruction d'habitats marins. La Can, qui cherche de nouveaux gisements pour compenser cette interdiction, a donc ciblé cette dune sous-marine. Celle-ci mesure environ 15 km de long, soit 186 millions de m3, en ne ciblant toutefois que les 4 km2 les plus hauts.

Entretien avec Bernard Lenoir, directeur foncier de la Can, Compagnie armoricaine de navigation.

Comprenez-vous les craintes des opposants ?

Si elles étaient fondées, l'administration aurait bloqué ce dossier avant de le poser sur le bureau du ministre. Tout le monde sait que le désensablement et l'érosion de la côte sont surtout dûs aux constructions faites par l'homme sur les rivages, aux tempêtes. On est à 7 km, ça n'est quand même pas tout près et il y a des gros gisements de maërl qui étaient plus proches que cela. 400 000 m3 ça n'est pas grand-chose quand on voit les gisements de 2,5 millions de m3 qu'exploitent des concurrents en Manche Est, à 10-15 km des côtes. Dans l'étude d'impact, les experts ont considéré que ça ne tuerait pas toute l'activité dans la baie. D'ailleurs, sur notre gisement de la Horaine, il y a un suivi environnemental régulier et on ne constate pas à proximité une baisse de la population de lançons ou de coquilles Saint-Jacques....

Pour les pêcheurs, « il y aurait conflit d'usage »

« L'impact ? Il est certain sur le milieu marin, les lançons, le bar, le lieu et pas mal d'espèces », affirme Alain Coudray, président du comité départemental des pêches. Selon les pêcheurs locaux, il en va de l'avenir des petits bateaux des Côtes-d'Armor et du Finistère qui pêchent dans cette zone. Ils sont plus d'une cinquantaine, représentant environ 80 emplois et 300 emplois induits.

Pour Alain Coudray, sur le site d'extraction de la Horaine, (exploité par la Compagnie armoricaine de navigation), au large de Paimpol, « les fonds ont baissé de 10 mètres et des roches sont apparues. Les bateaux ne peuvent plus travailler là-bas. Le lançon est parti, les zones de frayères des turbots ont été détruites, on ne voit plus de barbues (...) Le bruit des sabliers ajoute au phénomène de désertion des poissons. »

« Si la Can dit qu'on peut travailler ensemble sur ses sites avec la façon dont le sable est extrait, c'est faux ! », tempête le patron des pêcheurs. Pour lui, par exemple, le conflit d'usage est moins fort dans les pays anglo-saxons, où les bancs de sable sont plus grands. « Mais c'est sûr que ça coûte moins cher de faire tout au même endroit ! Si l'État donne son feu vert, on fera des actions. »

Pour plus d'informations :

Baie de Lannion

Ouest France : Extraction de sable. Le Peuple des dunes rameute les foules 
Ouest France : Lannion. L'extraction de sable fait des vagues
RPA : Extraction de sable en Baie de Lannion : Touche pas à mon lançon !

Embouchure de la Gironde - Pays Royannais


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Le 21 Janvier 2015

Grands fonds. Reprise des hostilités sur le front européen...

Depuis l'annonce de cette évaluation MSC, Bloom fait feu de tout bois...



La Scapêche entre en évaluation MSC pour sa pêcherie de lingue bleue, de grenadier de roche et de sabre noir

La Scapêche, filiale du Groupement des Mousquetaires, entre volontairement aujourd’hui en évaluation MSC pour sa pêcherie de lingue bleue (Molva dypterygia), de grenadier de roche (Coryphaenoides rupestris) et de sabre noir (Aphanopus carbo) au chalut. Une équipe d’évaluation indépendante étudiera la pêcherie selon le Référentiel du Marine Stewardship Council (MSC) pour la pêche durable.

Le processus d’évaluation indépendant examinera les impacts de la pêcherie sur les populations de poissons et les écosystèmes marins. Le système de gestion de la pêcherie sera également étudié, afin de s’assurer que toutes les mesures nécessaires à la préservation des océans pour les générations futures sont en place.

Fabien Dulon, Directeur général de la Scapêche, explique : « Nous souhaitons poursuivre notre démarche d’amélioration de nos pêcheries, et notamment de notre pêcherie chalutière d’espèces d’eau profonde. À la suite de nos nombreux échanges avec les ONG, cette évaluation MSC est un moyen de garantir une vision objective des stocks et du milieu marin en s’appuyant sur une évaluation indépendante. »

Suite du Communiqué de l'ONG Marine Stewardship Council

De l'arnaque à la trahison d'Intermarché sur la pêche profonde


La trahison d’Intermarché sur la pêche profonde

Il y a un an, après avoir âprement bataillé et fait échouer le vote du Parlement européen sur l’interdiction du chalutage profond, le groupe Intermarché « tendait la main » aux ONG – et en particulier à BLOOM – qui avaient exposé leurs pratiques de pêche destructrices en grande profondeur, notamment par le biais d’une BD virale réalisée par Pénélope Bagieu. Cette BD avait suscité un engouement hors du commun pour la pétition de BLOOM, avec près de 900 000 signatures récoltées contre le chalutage profond.

De ces échanges avec Intermarché, il était ressorti que la flotte de pêche du groupe (la Scapêche) s’engageait à ne plus traîner ses filets au-delà de 800 mètres de profondeur (janvier 2014). « Bien trop profond encore, en regard de l’extrême vulnérabilité de ces milieux marins privés de lumière et des organismes à la croissance lente et à la longévité extrême qu’ils abritent, mais mieux que rien » selon Claire Nouvian, fondatrice de l’association de protection des océans et des emplois durables dans la pêche. BLOOM avait donc salué l’effort consenti par le groupe Intermarché, en contrepartie d’un engagement tacite de celui-ci à ne plus faire barrage au règlement européen permettant d’interdire le chalutage profond en Europe et dans l’Atlantique Nord-Est....

La paix entre Intermarché et BLOOM n’était donc qu’une trêve. Dans la nasse des filets d’Intermarché, on trouve désormais un gouvernement compromis et un label qui risque d’y perdre ses dernières plumes de crédibilité… 

Suite du communiqué de l'ONG Bloom

Pendant ce temps aux antipodes, les employés de l'industrie de la pêche profonde rigolent...

Sanford Limited exportent des milliers de tonnes de Hoki de Nouvelle-Zélande vers l'Europe


Alors que le WWF associé au départ à Unilever (*), soutient la labellisation MSC de la pêcherie de Hoki en Nouvelle-Zélande.... Voir le rapport d'activité 2014 de Sanford Limited...(dont l'illustration ci-dessus est tirée)...

En France, WWF n'est pas du tout content de son bébé...

(*) A la fin des années 1990, dans la lancée du code de conduite pour une pêche durable de  la FAO, WWF et Unilever ont donné naissance au label Pêche durable MSC

Mise en garde du WWF France contre la certification d’une pêcherie au chalut en eaux profondes

Le MSC vient d’annoncer l’entrée en évaluation de l’armement Scapêche pour la certification de 3 espèces d’eaux profondes : la lingue bleue, le sabre noir et le grenadier de roche.


Le WWF France s’inquiète de l’éventuelle certification d’une pêcherie française dont les techniques de pêche massacrent la biodiversité marine. L’an dernier, les propriétaires de cette pêcherie, sous la pression de leurs actionnaires, avaient accepté l’interdiction du chalutage au-delà de 800m puis 600m de profondeur afin de préserver des écosystèmes extrêmement fragiles qui abritent des espèces dont les cycles de vie sont très lents.

Philippe Germa, Directeur général du WWF France, tient à rappeler que « jusqu’à présent nous avons soutenu et promu le label MSC auprès de nos interlocuteurs. Nous serions toutefois amenés à reconsidérer notre positionnement vis-à-vis du label MSC s’il était attribué à un opérateur pratiquant le chalutage profond dans les eaux européennes. »

Le WWF France défendra cette position dans le processus d’évaluation dont il tient à être partie prenante.

Mais le bébé du WWF a grandi... Il a maintenant son mot à dire comme au Canada : Chalutage. Le MSC demande au WWF Canada de retirer cette pub !

Et le WWF Canada a retiré sa pub qui visait l'industrie de la pêche...

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Le 20 Janvier 2015

Le maire de La Rochelle n'apprécie pas le chalut !!!



Sources : Sud Ouest et Sud Ouest

Le "La Rochelle" des bobos parisiens et du lobby anti-pêche... 

Quand le tout tourisme se met en place... Surtout ne pas choquer tous ces bobos parisiens... et suivre le lobby anti-pêche...

Lire : avis de tempête médiatique sur la pêche rochelaise :

http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/2012/05/avis-tempete-peche-france.html

Pour résumer, Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle, souhaite la mort de la pêche française ?

En France, les chalutiers représentent l'essentiel des apports en criée



Pas de chalutier mais des "Trawler"

Le maire de La Rochelle écarte les chalutiers de pêche... Il leur préfère les catamarans Trawler vendus par le chantier Fountaine Pajot !!!

MOTTE Yachting est un partenaire privilégié avec Fountaine Pajot Motor Yachts depuis le lancement de cette gamme. Leader sur le marché du catamarans Trawler, le chantier Fountaine Pajot a su développer une gamme moderne et confortable de 35 à 55 pieds pour vous garantir de belles croisières...

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Concarneau : les scientifiques du Muséum à la recherche des marques de pocheteaux gris

Il y a un peu plus d’un an, une équipe de scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) de Concarneau a entamé un programme de recherches sur les pocheteaux gris de mer Celtique. Les pocheteaux appartiennent à la famille des raies. Cette équipe de scientifiques en appelle à la collaboration des pêcheurs pour ce programme, qui est une des 53 actions collectives soutenues par France filière pêche.

Illustration : Pocheteaux gris "Dipturus batis" (source : shark-references.com)

L’équipe, dirigée par Samuel Iglesias et Thomas Barreau, a déjà réalisé le marquage de 350 individus qui ont été capturés, marqués et relâchés. Ces marquages sont à la fois externes (une marque type spaghetti ou bouton) et internes, avec un colorant pour la lecture d’âge.

Les scientifiques demandent aux pêcheurs de mer Celtique leur aide en ramenant les individus marqués entiers (pour être disséqués), en indiquant position, profondeur et date de capture ; en partageant leurs connaissances et en acceptant du personnel à bord pour poursuivre le marquage.

L’objectif est de mieux connaître les pocheteaux gris, une appellation qui recouvre en fait, sous le même nom scientifique de Dipturus batis, deux espèces distinctes, qui avaient été correctement décrites et distinguées au cours de l’histoire avant d’être confondues.

Or, les pocheteaux gris se raréfient et ont été  classés en 2006 sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) comme en « danger critique d’extinction ».

 

Pour plus d'informations sur les raies : Normandie Fraicheur Mer (NFM)

Le problème est que sur ces deux espèces, provisoirement nommées D. cf. flossada et D. cf. intermedia, la seconde semble encore plus menacée que la première. Du fait de sa grande taille (plus de 2,50 mètres) et de sa maturité sexuelle tardive (environ 20 ans), sa probabilité de capture semble très élevée. La révision des données paraît essentielle pour mieux gérer les stocks.

Article du Marin dans lequel sont illustrées les marques d'identification

Téléphone : 02 98 97 06 59 ou 06 23 01 92 05


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Le 19 janvier 2015

Pêche : les rejets de certains poissons sont désormais interdits



Alors qu'en moyenne un quart des poissons péchés sont rejetés en mer dans le monde, la Commission européenne a décidé de sévir.

Source : France2

Depuis le 1er janvier, il est interdit de rejeter en mer certains poissons jugés trop petits, qui sont interdits à la vente. Ce rejet est considéré comme du gaspillage par la Commission européenne. La mesure s'applique ainsi aux bateaux qui pêchent des espèces pélagiques comme les harengs, des anchois ou les sardines. D'ici 2019, elle concernera toutes les espèces sous quotas.

"On ne va pas embarquer un gendarme sur chaque bateau"

L'objectif ? Inciter les marins à améliorer les techniques de capture. Une mesure qui suscite l'indignation des pêcheurs. "Le poisson de rejet, on va le mettre où dans la cale? Ce sont des petits bateaux", souffle le marin Thierry Jacob, face à la caméra de France 2. "On ne va pas embarquer un gendarme sur chaque bateau non plus", ironise-t-il ensuite. En moyenne dans le monde, les bateaux rejetteraient un quart de leur capture à l'eau.

Pêcheries pélagiques : Règlements européens liés à l'obligation de débarquement

Les Règlements Délégués définissant l’obligation de débarquement pour les pêcheries pélagiques en fonction des régions ont été publiés au Journal Officiel de l’Union Européenne le 30 décembre 2014.

Mer du Nord, Atlantique (EO Septentrionales, EO Australes), Méditerranée et Mer Baltique.

Cliquer Cnpm pour accéder à ces documents 

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Le 16 janvier 2015

La politique maritime de la France à l’Assemblée nationale



A l’initiative du groupe UDI, l’Assemblée nationale a tenu un débat sur la politique maritime de la France mercredi 14 janvier en soirée. En présence du secrétaire d’État Alain Vidalies et devant un hémicycle quasiment vide, 13 députés ont pris la parole pour évoquer les différentes facettes d’un secteur qui, a rappelé le ministre, représente « 310 000 emplois et 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires ».

L’intégralité du débat est disponible en vidéo sur le site de l’Assemblée nationale.

Mme Catherine Vautrin, présidente de séance

M. Alain Vidalies, ministre

Discussion générale
        M. Philippe Folliot, député du Tarn (groupe UDI), à l'initiative du débat
        M. Paul Molac
        M. Stéphane Saint-André
        M. Arnaud Leroy
        M. Philippe Vitel
        M. Philippe Gomes
        Mme Viviane Le Dissez
        M. Sauveur Gandolfi-Scheit
        Mme Marion Maréchal-Le Pen
        M. Jean-Christophe Fromantin
        M. Christophe Bouillon
        M. Yannick Moreau
        M. Laurent Furst
    M. Alain Vidalies, ministre


Compte-rendu intégral du Débat sur la politique maritime de la France

Mme la présidente. L’ordre du jour appelle le débat sur la politique maritime de la France.

La parole est à M. le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche.

M. Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche. Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, vous avez pris l’initiative d’organiser un nouveau débat sur la politique maritime de la France,   après celui que vous aviez déjà eu en  juin 2013 avec mon prédécesseur, à qui je veux rendre hommage.

Ce débat revêt une importance particulière. Le Premier ministre lui-même, à l’occasion des Assises de la mer et du littoral qui se sont tenues le 2 décembre dernier à Nantes, avait exprimé le souhait qu’un débat parlementaire soit consacré à ce sujet. En effet, la responsabilité de la France, grande nation maritime, est forte en la matière si elle veut être à la hauteur de l’enjeu et des opportunités historiques de ce secteur. Un an après le dernier comité interministériel de la mer, notre pays doit continuer à travailler à l’édification d’une politique publique de la mer. C’est le sens même de ma communication en conseil des ministres du 1er octobre dernier.

Grâce à ses outre-mer notamment, la France est présente sur quatre océans et possède la deuxième surface maritime du monde, s’étendant sur onze millions de kilomètres carrés. Cet espace est d’une importance économique de premier ordre, tant sur le plan de l’exploitation des ressources naturelles – je pense aux pêcheries et aux réserves énergétiques et minérales – que du fait de l’explosion du commerce maritime, qui représente 80 % du commerce mondial. En France, cela représente 300 000 emplois directs, près d’un million d’emplois indirects et 65 milliards d’euros de chiffre d’affaires, sans compter les activités littorales.

Mais des menaces pèsent sur le maintien des grands équilibres écologiques marins et littoraux. La prise de conscience de la vulnérabilité des grands équilibres écologiques, aujourd’hui plus aiguë que jamais, exige que nous recherchions des solutions pour assurer leur préservation et une exploitation durable des ressources. C’est aussi un des enjeux de la Conférences des Parties à la convention climat, ou COP Climat, qui doit se tenir en décembre prochain et qui est cette année une priorité du  Gouvernement.

Je suis convaincu que la mer est au croisement de tous les enjeux du développement durable. Cette réalité impose une nécessité : celle de l’émergence d’une croissance bleue intégrée, à l’instar de celle qui se développe aujourd’hui à l’échelle européenne. Nous devons donner un cap à cette ambition maritime renouvelée. Nous allons maintenant mettre en œuvre la stratégie nationale de la mer et du littoral. Depuis 2013, des étapes importantes ont été franchies en vue de l’élaboration de cette stratégie : l’installation du conseil national de la mer et des littoraux le 18 janvier 2013, la tenue des Assises de la mer et du littoral, la réalisation d’un rapport d’état des lieux « mer et littoral ».

J’en retiens trois priorités fondamentales : la croissance et l’emploi ; la protection de l’environnement marin et l’exploitation durable des ressources ; la recherche, l’innovation et l’enseignement maritimes.

La croissance et l’emploi seront ma première priorité.

Je veux accompagner dans leur développement les entreprises françaises de transport et de service maritimes, dont certaines sont des leaders mondiaux. Ce développement s’appuie sur les compétences que notre pays a su et doit continuer à développer dans les métiers à terre et en mer....

Suite du compte-rendu intégral du Débat sur la politique maritime de la France

Revue de presse : Réactions à la hauteur du nombre de députés dans l'hémicycle !!!



Entretien avec l’Amiral Bernard Rogel, Chef d’état-major de la Marine

Communiqué d'Armateurs de France : Relever le défi de la croissance bleue


+ un article de l'AFP qui reprend le communiqué du Cluster Maritime

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Économie maritime en Bretagne : changeons de regard

Comment mieux valoriser l’atout maritime dans le développement économique et social, si certaines activités sont peu connues ou mal quantifiées ? Comment détecter puis identifier de nouveaux gisements d’activités pour l’avenir ? Comment attirer les talents et les investissements ?

Dosdat Antoine, Moulinier Hervé (2014)

Source : CESER

La Bretagne compte 100 000 emplois maritimes, soit 10 % de l’emploi régional. Un chiffre sans doute juste, mais qui mériterait d’être considérablement affiné.

Tous ceux qui ont tenté de mesurer objectivement le poids de l’économie maritime, à quelque échelle que ce soit, se sont heurtés à la difficulté de recenser des données fiables, homogènes et complètes. Ces difficultés à avoir une bonne connaissance et une bonne compréhension de l’économie maritime sont susceptibles d’être un frein au développement.

Comment mieux valoriser l’atout maritime dans le développement économique et social, si certaines activités sont peu connues ou mal quantifiées ? Comment détecter puis identifier de nouveaux gisements d’activités pour l’avenir ? Comment attirer les talents et les investissements ?

Dans ce nouveau rapport qui constitue le prolongement économique de son rapport précédent « Milieux côtiers, ressources marines et société », le CESER attire l’attention des décideurs et du plus grand nombre sur l’intérêt stratégique collectif de mieux connaître le poids réel de l’économie maritime et sa capacité d’entraînement du développement économique et social régional.

L'occasion de changer de regard sur l’économie maritime, d’en révéler toutes les facettes, toutes les interfaces, tout le potentiel...

Télécharger le rapport

Télécharger la synthèse

Complément d'informations d'archimer

Ce rapport a été présenté par les rapporteurs et adopté par l’assemblée du CESER réunie en session plénière le 13 octobre 2014. Les interventions des membres du CESER en séance relatives à ce rapport sont consignées dans le document « Avis » publié le même jour et disponible sur le site du CESER www.ceser-bretagne.fr

Résumé :

Mieux connaître est l’étape essentielle, pour mieux comprendre, décider et agir, donc éclairer les politiques publiques et privées. Cet éclairage qui se doit d’être dynamique et dans la durée, permet de focaliser les énergies, les investissements et d’anticiper les transformations. Mieux connaître c’est aussi la condition nécessaire pour faire connaître.

Faire connaître les pépites et fleurons de l’économie maritime de la Bretagne, les success stories, les champs nouveaux d’innovation, les domaines d’excellence et de croissance dans la droite ligne de la spécialisation intelligente. Avant-propos Faire connaître au-delà des frontières nationales pour attirer les investisseurs, attirer et retenir les talents, pour éduquer à la mer nos jeunes concitoyens, et pour mobiliser les énergies collectives comme la Bretagne sait le faire.

C'est cet impressionnant chantier que le CESER souhaite ouvrir par ce rapport. Il poursuit l'analyse préalable qui avait conduit à son rapport de 2011 « Milieux côtiers, ressources marines et société ». Il n'est en rien un point final, mais une première initiative pour une prise de conscience.

Ce rapport conclut une étude qui, se déroulant au moment du changement de mandature au sein du CESER, a mobilisé la section Mer Littoral dans deux compositions différentes, avec beaucoup d’enthousiasme. Il a suscité une forte attente de restitution de la part des personnes auditionnées, preuve s’il en est de l’intérêt du sujet.

Le traitement d’un sujet aussi ambitieux et difficile avec autant de clarté et de complétude n’aurait pas été possible sans le talent et l’engagement de Fanny TARTARIN que nous remercions vivement. Nous associons à ces remerciements Guy JOURDEN, membre de la section jusqu’en 2013, et Stéphanie VINCENT pour le CESER, qui ont également fortement contribué à cette étude.

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Le 15 Janvier 2015

Langoustine : entrez sans frapper



Comité Départemental des Pêches du Finistère

Langoustines : Entrez sans frapper

La pêcherie de langoustine du golfe de Gascogne a été pénalisée depuis quelques années par une diminution de quota inique de l’ordre de -5% à – 10%, chaque mois de décembre au Conseil des ministres des pêches. Cette situation résultait de l’absence d’un système d’évaluation de la biomasse de langoustine calqué sur celui des anglo-saxons. Leur stratégie consiste à compter directement les terriers actifs de langoustine sur le fond via un traîneau doté d’une caméra haute résolution. Naturellement cela doit se faire avec une méthodologie et une déontologie appropriées.

Différentes structures professionnelles françaises, dont le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, les Organisations de Producteurs, l’Ifremer, la Direction des Pêches Maritimes (DPMA), mais aussi le Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Elevages Marins du Finistère, ont décidé de changer les choses en 2014.

Pour cela tout a été mis en œuvre pendant le premier semestre pour financer le navire Celtic Voyager (irlandais) et les équipes de scientifiques (irlandais et français). Cela a été possible grâce à une détermination sans faille des représentants professionnels et au financement de l’opération par France Filière Pêche (FFP).

La marée du Celtic Voyager s’est déroulée du 20 au 30 septembre 2014 du Nord au Sud du Golfe. Les 160 opérations de visualisation du fond et des terriers de langoustines (stations) ont pu être effectuées grâce à la longue période de très beau temps. Deux bateaux de pêche finistériens (Atlantique et Sanaga) avec un scientifique à bord ont accompagné le Celtic Voyager en effectuant des traicts de pêche au niveau de chaque station pour permettre une bonne structuration en tailles des langoustines. René-Pierre Chever a passé 5 jours à bord pour faire un rapport sur la mise en œuvre du système de visualisation...

Suite de l'article du Cdpm 29

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Le 9 Janvier 2015

Port de pêche de La Rochelle : Histoire d'un transfert

La Rochelle. Les bateaux de pêche sont de retour dans le Vieux port, le temps d'une manifestation en décembre 2014

Le port de pêche de La Rochelle-Chef de Baie a 20 ans : quel bilan ? Quel avenir ?

Par Henri Moulinier, Docteur en histoire

Le 24 octobre 2014, le port de pêche de Chef de Baie fêtait ses 20 ans : quel bilan peut-on en tirer ?

Dans les années 1980, l’ancienne halle à marée en centre ville de La Rochelle n’était pas conforme aux nouvelles normes européennes. La chambre de commerce et d’industrie de La Rochelle, dès septembre 1987, décidait de créer un nouveau port, rejointe en 1988 par les élus des collectivités territoriales – ville, SIVOM, Conseil général et Conseil régional . Ensemble, ils entendaient « donner à la pêche les moyens d’une survie et d’une reprise d’activités conformes à la tradition de La Rochelle ». Le port de Chef de Baie était mis en service le 24 octobre 1994. Vingt ans après, qu’est-il devenu ? Quel est son avenir ?

Extraits avec la joute verbale entre Gérard Cognacq, directeur de la halle à marée, et Michel Crépeau, maire de La Rochelle

L’obsolescence de l’ancienne halle à marée au vieux port

En mai 1984, un audit du port sur l’état de la halle à marée, commandé par le FIOM et le FROM à Jacques Menillo et Gilles Ponteix du GRESA, soulève plusieurs problèmes . Selon ce rapport, la halle aux bâtiments sombres et tristes n’était pas conforme aux normes sanitaires, ne possédait aucun générateur de glace, n’avait pas de bassin de décantation des eaux usées et les caisses de poisson restaient plusieurs heures alignées à température ambiante, sans glace, entre triage et mise en vente...

Un projet de transfert contesté

Le 20 juillet 1994, juste avant la mise en service du nouveau port, Élian Castaing le directeur de la SCAPIR, petit-fils du grand armateur F.J. Castaing, émettait publiquement quelques doutes : « Bien sûr, certains chalutiers de pêche artisanale sont assez importants pour pêcher dans des proportions quasi-industrielles, mais c’est quand même différent. Je ne pense pas qu’il y ait à nouveau un chalutier industriel à La Rochelle avant longtemps. Même à Chef-de-Baie ».

Beaucoup de patrons-pêcheurs furent également pessimistes pour leur activité artisanale. Pour Thierry Raffegeau, de la SOGESMAT , « le nouveau port apportera sans doute quelques améliorations des conditions de travail, mais il ne réglera pas les problèmes financiers des nombreux bateaux en difficulté » .

Gérard Cognacq, directeur de la halle à marée, exprimait dans une interview au journal Le Monde son opinion sur ce projet de transfert du port en 1990 : « Soyons réalistes, dit-il, nous n’avons pas les moyens de faire le port le plus moderne d’Europe. Beaucoup de mareyeurs ne pourront assumer l’augmentation de la location et les taxes supplémentaires. Il y aura aussi des compressions de personnel. Il fallait choisir de rénover, moderniser la criée… ». Il ajoutait : « Tout ça, c’est une histoire politique. En centre-ville, le port gêne l’aménagement et le tourisme … ». Michel Crépeau ne le conteste d’ailleurs pas qui selon le même article déclarait alors que « le départ du port va en effet nous permettre de poursuivre l’aménagement, notamment de libérer les bassins pour le Grand Pavois. Quant aux compressions de personnel, elles seront largement compensées par les nouvelles activités qui vont naître autour du port » . La prise de position de G. Cognacq lui vaudra une sévère mise au point du maire de La Rochelle : « Je comprends fort bien que le transfert du port de pêche à La Pallice puisse susciter chez certains d’entre eux [les professionnels] des inquiétudes. Mais il ne faut pas qu’après nous avoir reproché de ‘ne rien faire pour la pêche … et tout pour la plaisance’, on nous reproche maintenant d’en faire trop ! J’ai pourtant lu ça dans Le Monde, dit par M. Cognacq, directeur de la halle à marée : quelqu’un qui aurait assurément mieux fait de se taire. N’est-il pas payé pour proposer des solutions, et non pour mettre des bâtons dans les roues ? ».

Le nouveau port de Chef de Baie : coûteux et surdimensionné

Le projet était basé sur des apports attendus de 10 000 tonnes annuelles. L’État assurait la maîtrise d’ouvrage pour les infrastructures - digues, remblaiement, quai - pour un coût s’élevant à 112 millions de frs et participait à l’ensemble des travaux à hauteur de 11,2 %, soit 29 millions de frs. La Communauté Économique Européenne apportait 18 % du financement global, soit 46 millions de frs. Le complément était effectué à parts égales par le conseil régional, le conseil général et la communauté de villes : 14,6 % chacun, soit 37,5 millions de frs. Les superstructures, dont l’élévateur à bateau, revenaient à 145 millions de frs...

Un an après : un port au fonds du gouffre

Depuis l’automne 1992, la chute des prix atteignait la France jusqu’à 40 % en raison des importations sauvages provenant de Russie, de Pologne ou du Chili, parfois en liaison directe avec les grandes surfaces qui représentaient 45,5 % du marché du poisson frais. L’attrait du marché espagnol avantageait le port de Pasajès qui, outre ses qualités nautiques et techniques – criée informatisée, chaîne de froid ininterrompue –, offrait des prix de vente sur le marché de consommation supérieurs de 40 % aux cours moyens rochelais malgré la dévaluation de la peseta. Si bien que les Rochelais, en plus des 7 000 t de la criée locale, débarquaient 1 300 t en Espagne et 500 t dans d’autres ports français. Enfin, la forte résistance des criées vendéennes concurrençait le potentiel rochelais...

Vingt ans après, où en est le port de Chef de Baie ?

L’activité du port, en termes d’apports de poissons, a diminué de plus de 50 % en deux décennies, passant de 5 416 t en 1994 à 2 715 t en 2013, loin des 10 000 t attendues lors de la décision de lancer la réalisation.

En 2010, la criée de La Rochelle se situe au 22e rang national, loin derrière Lorient (26 038 t) et les ports bretons, avec un apport moitié moindre que celles des Sables d’Olonnes (5 320 t), de La Cotinière sur l’île d’Oléron (5 293 t), et même de Saint Gilles Croix de Vie (4 147 t) (annexe 3). Ce tonnage représente 10 % de celui de son année record, 1964, avec 25 342 t de poissons débarqués...

Vingt ans après sa mise en service le 24 octobre 1994, où va le port de pêche de Chef de Baie ? Le débat reste ouvert. Lors de la manifestation marquant ces 20 ans, le dynamique président du Syndicat mixte à tracé des perspectives intéressantes. Mais tous cela reste lié à la remontée, à 5 000 tonnes, des apports de poisson à la criée. Nous en sommes à un peu plus de 2 700. Le port a-t-il mangé son pain noir ? L'avenir nous le dira.

Cliquer Ici pour accéder à l'article intégral d'Henri Moulinier, Docteur en histoire

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Le 6 janvier 2015

Zéro rejet. La pêche minotière doit débarquer toutes ses captures !!!

Obligation de débarquement à partir du 1 janvier 2015

La pêche minotière (ou « industrial fishery » en anglais) a encore de beaux jours devant elle...

Décryptage du communiqué de presse de la Commission européenne, en essayant de ne pas être roulé dans la farine comme l'AFP qui rend compte de l'obligation de débarquement des pêcheries pélagiques (thon, maquereau, sardine, anchois, hareng, lançon, sprat, merlan bleu et autre petit pélagique)

L'article de l'AFP du 1 janvier 2015 a été repris ensuite dans les médias, texto ou non (avec des variantes comme dans cet article de Bateaux.com qui propose de Changer les habitudes de pêche industrielle)

Au départ, reprise de l'article de l'AFP, notamment dans Marine et Océans : Les pêcheurs inquiets de l'interdiction de rejeter leurs prises en mer

A partir du communiqué de la Commission européenne rédigé en 4 langues...



Extrait :

Qui est concerné par l'obligation de débarquement applicable au 1er janvier 2015 ?

Seules les pêcheries de pélagiques, les pêcheries à des fins industrielles et les pêcheries ciblant le saumon et le cabillaud dans la mer Baltique sont soumises à l'obligation de débarquement à compter du 1er janvier 2015.

Le texte original en anglais parle de « Industrial fishery » traduit en français « pêcheries à des fins industrielles » que le journaliste de l'AFP a transcrit en « pêche industrielle »... repris ensuite dans tous les médias...

OR, il s'agit de la pêche minotière... dont personne ne veut parler à Bruxelles et que la Commission européenne et les pays scandinaves « camouflent » sous « Industrial fishery ». Alors que cette pêcherie de petits pélagiques représente près de 25% des captures totales en Atlantique Nord-Est soit plus de 2 millions de tonnes de poissons pour la farine chaque année (voir tableau plus bas)...

La pêche minotière, la plus importante pêcherie en Europe, n'aurait pas de cadre réglementaire spécifique dans l'Europe bleue ? Contrairement aux autres pêcheries de pélagiques, l'obligation de débarquement n'est pas une contrainte pour cette activité minotière... Sélectivité ou pas, hors taille ou pas, tout part à la farine !..

Illustration du dessinateur Red, tirée de l'article de l'Age de Faire : Sauvons les saumons ! 

Comment seront comptabilisées toutes les prises accessoires de cette pêcherie minotière ? Tous ces maquereaux, tous ces juvéniles de cabillaud et autres espèces nobles réduits en farine et huile de poisson ?

Extrait du communiqué de la Commission :

Les règles de composition des captures

Qu'en est-il des règles de composition des captures et des dispositions relatives au maillage dans le cadre de l’obligation de débarquement à compter du 1er janvier 2015?

À partir du 1er janvier 2015, les captures qui dépassent les limites fixées par une règle de composition des captures doivent être débarquées et imputées sur les quotas.

Que se passe-t-il pour les règles de composition des captures dans les pêcheries où l’obligation de débarquement ne s’applique pas encore?

Les dispositions actuelles continuent de s’appliquer.

Si je suis soumis à l’obligation de débarquement, puis-je débarquer des captures qui dépassent les limites fixées par les règles de composition des captures?

Oui, vous pouvez débarquer ces captures si vous disposez d'un quota suffisant pour les couvrir.

Qu'advient-il des captures dépassant les limites autorisées par les règles de composition des captures pour lesquelles je ne possède pas de quota?

Dans une telle situation, le pêcheur n’aurait d’autre alternative que d’essayer d’obtenir le quota additionnel auprès de l’autorité de gestion de la pêche, ou de louer ou d'acheter des quotas à un autre pêcheur.

Quant aux poissons hors taille (interdits à la vente pour la consommation humaine) qui seront débarqués dans les ports européens, il ne faut pas s'inquiéter pour eux... La filière minotière, notamment l'industrie de la nutrition animale, va rapidement s'organiser pour récupérer tout ce poisson pour l'alimentation piscicole... Ces rebuts vont valoir de l'or car l'anchois du Pérou commence à se tarir avec le réchauffement climatique...

Illustration : Rappelez-vous ! En février 2013, les eurodéputés ont voté massivement pour le "Zéro rejet" au grand bonheur de l'industrie minotière : Farines animales et de poisson : Merci ! José Bové, Isabella Lövin, Jean-Paul Besset...

Extrait du communiqué :

Tailles minimales

Qu'en est-il des tailles minimales de débarquement dans le cadre de l’obligation de débarquement à compter du 1er janvier 2015?

Les tailles minimales de débarquement existantes restent en grande partie les mêmes, sauf pour ce qui est du cabillaud dans la mer Baltique et de l’anchois dans les eaux occidentales australes, où des tailles minimales de référence de conservation ont été fixées dans les plans régionaux en matière de rejets.

Qu’advient-il des poissons ayant une taille inférieure à la taille minimale qui sont capturés dans des pêcheries soumises à l’obligation de débarquement?

Les captures de poissons dont la taille est inférieure à la taille minimale (poissons n'ayant pas la taille requise) dans les pêcheries soumises à l’obligation de débarquement doivent être débarquées et imputées sur les quotas.

Les poissons n’ayant pas la taille requise doivent-ils être enregistrés et arrimés séparément?

Les règles actuellement en vigueur pour les poissons destinés à la production de farine ou d’huile s’appliquent dans ce cas: les poissons sont stockés, réfrigérés ou congelés, dans des caisses ou des bacs à poissons standards.

Qu’advient-il des poissons n’ayant pas la taille requise une fois débarqués? Puis-je les vendre?

Ces captures peuvent être vendues en conformité avec les normes de commercialisation existantes (elles ne peuvent être destinées à la consommation humaine).

Une réalité face aux mensonges sur les rejets...

Sélectivité : Réduction des rejets organisée par le secteur de la pêche

Exemple du Royaume-Uni


Illustration extraite du document de NFFO : Fishing Fact Vs Fishing Fiction -

Pour en savoir plus :  




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Le 5 janvier 2014

A bord du "Mariette le Roch" pour une pêche de l’extrême


Sept à Huit a embarqué avec l'équipage du Mariette le Roch pour une campagne de pêche en mer du Nord.

Un document exceptionnel de Romain Bolzinger et David Caillez.

Langoustine : entrez sans frapper



Comité Départemental des Pêches du Finistère

http://www.comitedespeches-finistere.fr/actualites/ressource/langoustines-entrez-sans-frapper
Langoustines : Entrez sans frapper

La pêcherie de langoustine du golfe de Gascogne a été pénalisée depuis quelques années par une diminution de quota inique de l’ordre de -5% à – 10%, chaque mois de décembre au Conseil des ministres des pêches. Cette situation résultait de l’absence d’un système d’évaluation de la biomasse de langoustine calqué sur celui des anglo-saxons. Leur stratégie consiste à compter directement les terriers actifs de langoustine sur le fond via un traîneau doté d’une caméra haute résolution. Naturellement cela doit se faire avec une méthodologie et une déontologie appropriées.

Différentes structures professionnelles françaises, dont le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, les Organisations de Producteurs, l’Ifremer, la Direction des Pêches Maritimes (DPMA), mais aussi le Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Elevages Marins du Finistère, ont décidé de changer les choses en 2014.

Pour cela tout a été mis en œuvre pendant le premier semestre pour financer le navire Celtic Voyager (irlandais) et les équipes de scientifiques (irlandais et français). Cela a été possible grâce à une détermination sans faille des représentants professionnels et au financement de l’opération par France Filière Pêche (FFP).

La marée du Celtic Voyager s’est déroulée du 20 au 30 septembre 2014 du Nord au Sud du Golfe. Les 160 opérations de visualisation du fond et des terriers de langoustines (stations) ont pu être effectuées grâce à la longue période de très beau temps. Deux bateaux de pêche finistériens (Atlantique et Sanaga) avec un scientifique à bord ont accompagné le Celtic Voyager en effectuant des traicts de pêche au niveau de chaque station pour permettre une bonne structuration en tailles des langoustines. René-Pierre Chever a passé 5 jours à bord pour faire un rapport sur la mise en œuvre du système de visualisation. De plus un film de 12 minutes a été réalisé par le CDPMEM29, pour le compte du Comité national des pêches, qui explique en détails les fondements de la méthode et montre sa mise en œuvre technique à bord.

Les premiers résultats sont encourageants et démontrent que la pêcherie est globalement en bon état, même s’il y a des zones où l’effort de pêche est très intense. La meilleure preuve du changement a été clairement donnée au dernier Conseil des ministres qui accepté une reconduction du quota 2014 sans aucune baisse (3665 tonnes), alors que le CIEM demandait une diminution de 18% du quota pour 2015.

Le Celtic Voyager est de nouveau réservé en juillet 2015. Le but sera de finir la visualisation de la partie Sud de la pêcherie du Golfe et de focaliser le travail de visualisation sur certaines zones spécifiques, qui seront déterminées en cours d’année.

A bord, ils sont 14 hommes. Pendant un mois, ils endurent des conditions de travail dantesques. Au grand air, mais coupés du monde, ballottés par une mer souvent inhospitalière et exposés aux dangers. Embarquez avec l'équipage du "Mariette le Roch" pour une campagne de pêche en mer du Nord....

Source : TF1. Sept à huit - 4 janvier 2015

Pour en savoir plus sur la pêche profonde : Discussion autour du chalutage dans les grands fonds...



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Suite de la revue de presse de la pêche en France et en Europe : Décembre 2014

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