En Mauritanie, les femmes misent sur la pêche

La pêche miraculeuse des femmes mauritaniennes




Quelques jours après la journée internationale de la femme... Cet article montre le dynamisme de la filière Pêche artisanale en Mauritanie, un pays sans tradition halieutique - à l'exception des Imragens sur les bancs d'Arguin - Dynamique mais sous la menace de la pêche minotière qui convoite aussi les petits pélagiques (sardinelles...), la ressource bon marché recherchée par les femmes transformatrices de poisson...

La véritable « place du village » de Nouak-chott, capitale de la Mauritanie, est le port artisanal, c’est-à-dire la plage, au bord de l’Atlantique. Dans des odeurs âcres de goudron, de déchets, de poissons crus ou grillés, une foule bruyante se côtoie : pêcheurs, revendeurs de poissons, porteurs, badauds, enfants, policiers et quelques rares touristes.

Source : Le Pélerin

Dès qu’une pirogue accoste, des porteurs se précipitent et chargent la cargaison dans des cagettes en plastique qu’ils transportent sur leur tête ou dans des carrioles. Sardinelles, mulets, capitaines, mâchoirons, mérous, sont ensuite déversés sur le sol ou dans des coffres de camionnettes stationnées en haut de la plage.

À propos de l'article

Publié dans Pèlerin n°6901, du 5 mars 2015... Et mis en ligne après la journée mondiale du 8 Mars (Publié par : Sabine Harreau - Édité par : Estelle Couvercelle)  

Soutenue par le CCFD-Terre solidaire, l’association Mauritanie 2000  offre aux femmes pauvres et peu instruites la possibilité de conquérir leur indépendance économique.

C’est là que commence l’activité de Mauritanie 2000 (M 2000). Cette organisation non gouvernementale, soutenue depuis dix ans par le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), valorise le travail féminin dans le secteur de la pêche. Certaines femmes de l’association des mareyeuses, réunies à quatre ou cinq en groupement d’intérêt économique (GIE), achètent avec leurs modestes économies des kilos de poissons.

Des « transformatrices » aux « revendeuses »

Elles les acheminent ensuite à quelques centaines de mètres du port, à La Sirène, le centre de transformation fondé par M 2000.

En pénétrant dans le bâtiment, des effluves de poissons fermentés agressent les narines. Des femmes en bottes et blouse, les « transformatrices », sortent des sardinelles aux écailles argentées d’une rigole emplie de saumure.

« Après deux ou trois jours de fermentation, elles sont mises à sécher au soleil », explique Diamon M’Bodj, l’animatrice, vêtue d’un boubou fuchsia. En effet, d’autres femmes de l’équipe grimpent vers la terrasse, portant sur leur tête des seaux remplis de 35 kg de poissons, qu’elles disposent sur des claies en bois.

Chaque semaine, jusqu’à deux tonnes de poissons sont éviscérés, étêtés, fumés, dans des conditions d’hygiène irréprochables, par les équipes de M 2000.

Ensuite, la production est achetée par des « revendeuses », également membres de M 2000, pour être écoulée dans leurs petites boutiques.

    "L’association a été créée grâce à une histoire de phoques"

  explique malicieusement Nedwa Nech, 49 ans, directrice, femme de tête et de cœur.

« En 1993, j’ai rencontré une océanographe hollandaise venue protéger les phoques moines du cap Blanc, en voie de disparition, dans le nord du pays. Je lui ai dit qu’il fallait d’abord aider les familles de pêcheurs artisanaux, très pauvres. »

La première aide financière est alors venue des Pays-Bas. L’idée de départ de Nedwa Nech était de profiter de la richesse de la côte mauritanienne, l’une des plus poissonneuses au monde...

Suite de ce très bon article dans : Le Pélerin

Autres articles :

Pour aller plus loin...

7 mai 2015

« La seule place pour les seins d'une femme à bord d'un bateau est sur la proue »

Alex Cope, réserve de Millbrook


Le Tribunal canadien des droits de la personne donne raison à une pêcheuse autochtone de la réserve de Millbrook, en Nouvelle-Écosse, qui avait déposé une plainte pour discrimination sur la base de son sexe.

Source : Radio Canada

Stacey Marshall Tabor rêve de devenir capitaine de bateau de pêche au homard depuis longtemps. Elle a commencé à travailler comme membre d'équipage sur un des bateaux de la réserve en 2000 et a décroché un brevet de capitaine, peu après, pour obtenir de l'avancement. Mais selon le Tribunal des droits de la personne, ses demandes pour obtenir une licence de capitaine ont été rejetées pendant des années par le conseil de bande de la réserve, uniquement parce qu'elle est une femme.

En fait, selon la décision du Tribunal, des hommes moins compétents qu'elle ont obtenu des postes de capitaine au cours des années 2000. Même son mari a reçu un poste de responsabilité, en dépit du fait que sa seule expérience dans le domaine des pêches consistait à préparer des équipements et à peindre des bouées. Le Tribunal note également, dans sa décision, qu'elle a fait l'objet de commentaires dérogatoires d'un membre en vue du conseil de bande, qui lui a dit à plus d'une reprise que la « seule place pour des seins de femme à bord d'un bateau est sur la proue, comme figure de proue ».

Discrimination systématique

La Première Nation de Millbrook a nié, dans sa défense, avoir rejeté la candidature de Mme Tabor parce qu'elle est une femme. Elle précise que sa candidature a été considérée au même titre que celles de deux candidats masculins. L'homme qui a obtenu une licence de capitaine lors de sa dernière demande en 2008 était plus compétent qu'elle, a soutenu la réserve.

Le Tribunal, toutefois, a conclu que la candidature de Mme Tabor n'a jamais été sérieusement considérée et que son rejet s'inscrivait dans une tendance plus large, au sein de la réserve, consistant à refuser systématiquement aux femmes des postes de responsabilité au sein de l'industrie des pêches. Le Tribunal n'impose pas de remède pour l'instant, puisque les deux parties ont fait état de leur désir de trouver un terrain d'entente. Il demandera toutefois aux parties de lui faire un compte rendu sur l'état de leurs négociations.

Ironie du sort, la plaignante, Stacey Marshall Tabor, est la nièce de Donald Marshall fils, celui-là même qui a défendu avec succès les droits de pêche des communautés micmaques.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le rôle des femmes dans la filière des produits de la mer

La dernière publication GLOBEFISH, traite d’un sujet malheureusement trop peu traité et abordé : le rôle des femmes dans la filière des produits de la mer. Parce que la moitié des travailleurs de la mer sont en fait … des travailleuses ; invisibles, mal payées mais indispensables à la filière.

Le travail qu’a mené Marie Christine Monfort au cours des mois passés, repose sur la littérature scientifique (sociologues, anthropologues…) et sur l’examen de la situation des connaissances sur le sujet dans six pays, dont la France.

« L’attention portée aux femmes, très présente aux Nations Unies, pointe son nez à Bruxelles et descend lentement mais sûrement dans nos filières, pour plus de visibilité, de reconnaissance et d’équité... »

Marie Christine Monfort (économiste-consultante dans la filière des produits de la mer)

Cliquer Ici pour accéder à la publication de Globefish :  "The role of women in the seafood industry"



Vol 119 - The role of women in the seafood industry

One in two seafood workers is a woman. This worldwide desktop study, the first of its kind, presents what is known, and what remains to be investigated in this crucial component of the seafood industry.

Globefish Research Programme, Vol. 119

Author: Marie Christine Monfort

Language: English

Women participate to all segments of the seafood industry, including fishing, farming, trading and selling, monitoring and administrating. But the widespread lack of consideration for their role and work in the seafood industry are, in many respect, disadvantageous to them and ultimately bar them from fully and equitably participate to the industry.

The primary aim of this report is to increase consciousness of business leaders and policy makers, to enlarge their knowledge and sensitization about the value women bring to the seafood industry, and to encourage them to consider each time they develop a new project or a policy: “Have we not overlooked women?”

Price: € 30.00

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Commentaires